Projet pharaonique, tendance mégalo ou vision à long terme pour rendre encore plus performant un outil économique majeur de la région spadoise ? L’avenir nous l’apprendra.
Dans les faits, 80 millions ont été débloqués pour entamer des travaux gigantesques scindés en deux parties : l’aménagement de la piste pour répondre aux critères d’homologation de la Fédération Internationale Motocycliste (FIM) et la construction de nouvelles tribunes. Précision importante : ces travaux qui débuteront, en principe, au printemps prochain n’auront pas d’incidence sur les activités du circuit.
Le tracé actuel bénéficiant de l’homologation pour la Formule 1, c’est donc pour répondre aux critères exigés par les épreuves d’endurance motos – le grade C – que d’importants aménagements vont être opérés en accord avec ceux qui sont imposés en F1.
Ainsi, les dégagements actuels composés d’asphalte seront remplacés par des bacs à gravier. À plusieurs endroits, la piste sera élargie. Ce sera le cas dans la descente vers le Raidillon. Des zones plus spacieuses seront créées pour y ‘accueillir’ les motos et les voitures en perdition. La colline sur laquelle est dessiné le Raidillon sera rabotée mais le tracé du virage le plus délicat et le plus télégénique au monde ne sera pas modifié. La zone de dégagement dans le virage Paul Frère, qui entraîne la démolition de l’antenne chirurgicale, sera agrandie. Dans Blanchimont, la plateforme sera également élargie.
Travaux en mars
Pour la venue des motos, un virage à gauche sera spécialement créé entre l’épingle de Bruxelles et le Speaker Corner. La plupart de ces travaux sont dictés par l’homologation endurance mais tant Blanchimont que le Raidillon répondront aux critères de grade A. Ce qui signifie que l’aménagement du circuit pour la venue du MotoGP continue de faire son chemin.
Du côté des tribunes, le circuit veut profiter des aménagements de la piste pour effectuer d’autres transformations importantes. Ainsi, les tribunes en face des stands 24 Heures seront démolies pour être reconstruites en version plus grande (on passera de 2.000 à 4.000 places assises) quelques mètres en arrière. Mais c’est dans le Raidillon que les travaux seront les plus spectaculaires.
Là, une gigantesque tribune accueillera 4.533 spectateurs auxquels s’ajouteront les invités (1.050 personnes) des loges situées juste en dessous. Cette infrastructure entraîne, évidemment, la disparition du chalet. Au total, la capacité des tribunes passera de 3.909 sièges à 13.127 pour l’ensemble du circuit.
Selon Nathalie Maillet, la directrice générale du circuit, le permis de bâtir devrait être obtenu en février pour que les travaux commencent un mois plus tard. À moins que le circuit et les propriétaires du chalet (l’EBRT, un club automobile local) ne parviennent pas à s’entendre… Ce qui aurait pour fâcheuse conséquence de retarder les travaux.
Ainsi, après les 10 millions consacrés à la construction de la structure rallycross qui sert, pour l’instant, une fois par an, Francorchamps s’apprête à vivre l’une des transformations les plus importantes de son histoire.